Mémoires Croisées

Voves, « centre de séjour surveillé », janvier 1942-mai 1944

Voves

Région centre Val de loire

 Voves est situé à 25 km au sud de Chartres, des installations pour l’aviation sont créées en 1918 au sud de la ville. En 1939, elles sont aménagées pour recevoir un centre d’entraînement de la DCA. Les travaux  ne sont pas terminés au moment de la défaite, l’armée allemande en prend le contrôle et y regroupe des prisonniers de guerre français  avant leur départ pour l’Allemagne. En 1941, les autorités  de Vichy vont demander à l’occupant de pouvoir disposer du camp pour des détenus suspects de porter atteinte à la Défense nationale selon le décret du 18 novembre 1939, c’est-à-dire principalement des communistes. A partir de janvier 1942, Voves reçoit des détenus de nombreux camps dont Châteaubriant et devient alors le principal camp de politiques, réservoir d’otages ou pour les déportations. Le camp comporte 67 baraques de briques, fibrociment ou bois, il est divisé entre un petit camp comprenant les services administratifs et un grand camp, les baraques des internés, l’infirmerie et la garde. Il est  entouré de deux rangs de de fil de fer barbelé et surmonté de miradors. La discipline y est très stricte mais une direction communiste clandestine réussit à se constituer et organise « une université », des spectacles, des épreuves sportives. Pour casser cette dynamique, en novembre 1943, les autorités françaises pratiquent un échange de prisonniers entre Pithiviers et Voves, sans résultat. Voves est le camp où il y aura le plus d’évasions, 20 en 2 ans, la plus spectaculaire est celle du 6 mai 1944, 42 détenus s’enfuient par un tunnel creusé dans la baraque des douches et passant sous la clôture. Trois jours plus tard, les SS prennent le contrôle du camp et déportent tous les internés à Neuengamme via le camp de Compiègne. Cette évasion inspirera le film La Grande évasion. Voves sert ensuite à l’internement des prisonniers de guerre allemands et est démantelé en 1947. Dans une période de grande pénurie, le site est pillé et les installations disparaissent.


Peu de temps après, une Amicale transmet la mémoire du lieu puis le Comité du Souvenir créé en 1987 va prendre en charge le site et en faire un lieu de mémoire. Il comprend aujourd’hui un mémorial, l’entrée du tunnel protégée, une baraque et un wagon musée ainsi qu’un arboretum.

 

Contacts - infos pratiques

Pour contacter le Comité du souvenir de Voves :

Comité du souvenir du camp de Voves

12 rue du Général de Gaulle

28150 Voves

Tél : +33 (0)2 37 99 01 35