Dans le camp de Jargeau, 1 720 personnes sont internées entre 1941 et 1945 par l’administration française, à la demande des autorités allemandes. Ce sont essentiellement des Tsiganes, mais aussi d’autres catégories de personnes jugées « indésirables ».

Au début de la Seconde Guerre mondiale, les Tsiganes de nationalité française sont « assignés à résidence », avant d’être transférés dans une trentaine de camps gérés par le gouvernement de Vichy. Ces Français, quelquefois pourtant sédentaires, étaient depuis une loi de 1912 considérés comme « Nomades » et tenus de faire valider un « Carnet Anthropométrique » auprès des gendarmeries, à chacun de leurs déplacements. Ces fichages faciliteront ensuite les internements.

Ces sont des familles dont les pères ont pour la plupart combattu en 14-18 puis en 39-40. Ils vont vivre de façon misérable pendant plusieurs années dans ces camps où tout leur sera refusé. Nombreux vont mourir de cachexie, c’est-à-dire de faim.

L’un des camps le plus important à la fois par le nombre d’internés (plus de 1 190 Tsiganes dont plus de 700 enfants) et par la période de son fonctionnement (avril 1941 à décembre 1945), est celui de Jargeau situé à une vingtaine de kilomètre d’Orléans.

Certaines familles sont transférées à Jargeau au fur et à mesure que les autres camps français sont fermés, comme celui d’Arc-et-Senans, ou en janvier 1945, celui de Montreuil-Bellay.

Le camp de Jargeau ferme le 31 décembre 1945, soit 16 mois après la libération du Loiret. Les familles encore internées sont alors mises à la porte du camp sans aucune prise en charge.

Aujourd’hui, le Cercil, Musée-Mémorial des enfants du Vel d’hiv organise des visites tous publics et scolaires sur les traces de l’ancien camp. A son emplacement se trouve désormais le collège de Jargeau.